Sarkozy a présenté vendredi son plan d’urgence pour l’emploi des jeunes devant un parterre bien ordonné et admiratif, au sein d’un centre de formation d’une grande entreprise.
Pourquoi n’a-t-il pas choisi Maubeuge ou les problèmes sont criants, où la population jeune est très nombreuse, qui dispose d’un centre de formation public et d’acteurs nombreux et mobilisés ?
Ce qu’il a fait est courant :
> il rejette ce qu’a fait son prédécesseur par ce que ce n’était pas lui, puis quelques temps après il repasse les plats.
> encore une fois, il va déverser des millions dans les caisses des entreprises, et certainement pas celles des petites qui en ont le plus besoin.
Mais ou va-t-il chercher les 1,3 milliards puisque les caisses sont vides. Ne s’agit il pas d’une annonce de sommes déjà affectées par l'Etat ?
De toute façon tout est une question de proportion, car si 1,3 milliard d’€ sont le calibrage pour répondre à un désastre comme le dit Tsarko, on peut s’interroger sur la notion à employer lorsque 30 milliards sont débloqués.
Malheureusement, si l'on se réfère au passé, toutes les mesures annoncées n'ont jamais fait diminuer le taux de chômage bien longtemps, sauf les emplois Jeunes et la réduction du temps de travail. Cependant, ce plan, s’il permet une réelle augmentation de la qualification des jeunes et de leurs compétences, s’il permet que les entreprises améliorent leur ouverture aux jeunes, il ne sera pas inutile.
Dans Le Monde d’hier [24 avril, Chômage des jeunes : le mal français], Jean-Patrick Gille, député socialiste, président d’une Mission Locale, membre du bureau du CNML, dit justement « La société fait une erreur de diagnostic. On dit que le problème, ce sont les jeunes. Alors que le problème, ce sont les dysfonctionnements du marché du travail que l’on fait supporter aux jeunes. Avec la défiscalisation des heures supplémentaires, on est allé au bout de l’erreur : cela tue l’emploi des jeunes. Avec la crise, c’est le coup de grâce. »
Sarkozy n'apporte aucune nouveauté de fond, aucune originalité, aucun souffle.
Comme les hommes riches il ne peut que donner de l’argent alors que les jeunes attendent une véritable impulsion de sa part sur le plan humain, social, économique et culturel.
Comme les monarques, il annonce et impose du haut de son pouvoir, alors qu’il pourrait s’appuyer sur les forces sociales, économiques et politiques dans les territoires.
Il préfère jouer sur la division des français entre eux : le paquet fiscal est la preuve de cette politique de lutte organisée entre les différentes classes de français pour mieux régner.
Malheureusement, en jeter plein la vue impressionne toujours beaucoup.
Alors qu’une commission nationale animée par le Haut Commissariat à la Jeunesse continue la réflexion sur des propositions. Cette annonce précipitée n’est elle pas faîte pour calmer les esprits échauffés avant le 1er mai ?