Macron hier soir : hallucinant !

Il ose affirmer " personne ne pouvait prédire la crise climatique " alors que depuis des décennies les scientifiques le disent ; il ne connait pas les rapports du GIEC parus depuis 1990, il n’écoute pas le Haut-Conseil pour le climat créé par lui-même en 2018...

Et pourtant :

>Svante Arrhenius, scientifique suédois, en 1896 estime qu'un doublement du taux de CO₂ causerait un réchauffement d'environ 5 °C (soit un peu plus que les prévisions de 2 à 4,5 °C faites par le GIEC plus de cent ans plus tard.

En 1922, il déclare : « Nous avons consommé autant de charbon fossile en dix ans que l'homme en a brûlé durant tout le temps passé. […] Il devient nécessaire de trouver d'autres sources d'énergie, afin que la civilisation du monde ne s'effondre pas lorsque les combustibles fossiles seront sur le point d'être épuisés ».

>Dennis Meadows, scientifique américain, en 1972 publie le Rapport Meadows, qui met en avant le danger pour l'environnement planétaire de la croissance démographique et économique de l'humanité

>mais aussi René Dumont en 1974, Haroun Tazieff en 1979, Jean Jouzel en 1989...

>En 1978, François de Closets, journaliste scientifique à TF1, évoquait lui aussi la possibilité d'un réchauffement climatique : « Au train où nous brûlons le pétrole et le charbon, le taux de CO2 aura doublé dans l’atmosphère d’ici à la fin du siècle. Et à ce rythme, le climat de la planète pourrait se réchauffer de 4 degrés au milieu du prochain siècle et alors même la calotte antarctique pourrait commencer à fondre. »

>James Hansen, scientifique de la NASA, en 1988 avait alerté le Sénat américain au sujet de la crise climatique. La même année, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) était créé.

>Emmanuel Macron, ministre de l’économie, en 2015, accueillait la COP21 sur le climat à Paris.

La revue du comité d'histoire du ministère de l'écologie dans un article retrace ce qu'on savait du changement climatique en France entre 1965 et 1972 :
- de nombreux chercheurs aux États-Unis mettent en évidence le début du changement climatique et ses effets, alors qu’en France, peu de chercheurs suivent et reprennent leurs travaux
- lors d'un colloque en 1968 sur l'aménagement du territoire, avec Marcel Boiteux d'EDF et Pierre Guillaumat du groupe pétrolier Elf, les physiciens de haut niveau discutent des gravités comparées des déchets nucléaires et "de l'augmentation du gaz carbonique dans l'ensemble de l'atmosphère qui pourrait, dans une décennie ou un demi-siècle, commencer à poser des problèmes de modification globale du climat terrestre". Et pourtant, les dirigeants des grandes entreprises valident la proposition de développer l'énergie nucléaire faite par Marcel Boiteux (EDF), tant pour des raisons économiques que pour lutter ou ralentir le changement climatique.

Le choc pétrolier de 1973 sera le prétexte pour construire des dizaines de réacteurs nucléaires. Aujourd’hui, nous avons le changement climatique ET les déchets nucléaires, ET nous connaissons les risques immenses des centrales nucléaires :

-Tchernobyl,

-le cœur fondu de Fukushima qu'il faut en permanence noyer d'eau qui devient très radioactive,

-la centrale de Zaporijjia en Ukraine sous la menace d'une bombe mal dirigée.

En 2023, 50 ans après, ces propos sonnent étrangement très actuels, avec la politique de Macron de redévelopper les centrales nucléaires au nom de la lutte contre le changement climatique.