J’ai acheté il y a quelques jours le dernier n° de Philosophie Magazine [n°39] pour un dossier sur le Travail. Je suis tombé sur une interview de Michel ROCARD. Je vous propose un extrait très intéressant notamment pour les militants du PS qui actuellement définissent leur modèle de développement [lorsque leur secrétaire de section accepte débat et amendements].
[…] un capitalisme dans un premier temps d’une violence inouïe ! Dix-sept heures de travail par jour, 4000 par an ! Le socialisme est né dans la seconde moitié du XIXe siècle comme un cri de colère contre cette brutalité. Avec la durée du travail pour premier combat.
Songez que Keynes, en 1930, écrivait qu’avant la fin du siècle, en 1930, écrivait qu’avant la fin du siècle, en l’an 2000 à peu près 3 heures de travail quotidien suffiraient pour que l’humanité subvienne à ses besoins. Je ne parle pas là d’un gauchiste chevelu ni d’un prophète marginal, mais du seigneur de la pensée économique contemporaine ! Tout s’est passé comme si, à un moment donné, nous avions atteint une sorte de plancher — 40 heures de travail — au-dessous duquel nous ne savons plus descendre. Nous nous y maintenons donc, le chômage augmente.
On peut définir le chômage comme étant la différence entre l’absence de réduction de la durée du travail et les gains de productivité.
La trouvaille du système, puisqu’on ne peut mettre tout le monde au chômage, a été le travail précaire. C’est-à-dire une sorte d’aumône à temps partiel, mal foutue.