Un collectif de 5 personnes de l’Avesnois, a proposé aux citoyen-e-s de la Sambre-Avesnois de participer à cette campagne nationale d’analyse d’urine. Le samedi 22 juin 2019, ceux sont 36 personnes qui ont participé au prélèvement qui s’est déroulé dans le foyer Victor Hugo à Maubeuge, mis à disposition gracieusement par le Maire.
Le jour de l’opération, après s’être acquittées des frais d’analyse, d’huissier et d’un petit déjeuner, les personnes se sont rendues dans les toilettes, munies d’un tube numéroté remis par un huissier et habillé seulement d’un sous-vêtement. Une fois, le tube rempli et remis à l’huissier, les "pisseurs" retournaient dans la salle commune pour répondre à un questionnaire sur leur mode de vie et prendre une collation.
Chaque volontaire vient de recevoir le résultat de l’analyse.
En ce qui me concerne, mon taux est de 1,13 ng/ml.
Sur l’ensemble du groupe, le taux moyen est de 1,20, le taux le plus bas s’élève à 0,34 et le plus élevé à 2,99 ng/ml.
La présence de glyphosate dans l’urine de toutes les personnes volontaires pour cette opération, prouve une fois de plus, que nous sommes toutes et tous contaminées-s à notre insu.
La campagne nationale de recherche de glyphosate dans les urines a démarré en avril 2018 en Ariège. Portée par des collectifs de citoyens, elle a vocation à se répandre en France et en Europe pour produire des données scientifiques selon un protocole rigoureux. A ce jour, 100 % des analyses réalisées sont positives ; nous avons tous des pesticides dans le corps !
La Sambre-Avesnois n’y échappe pas, présent dans l’herbicide le plus utilisé au monde, le glyphosate pollue l’air que nous respirons ainsi que les produits qui nous alimentent.
Parmi les motivations des participants :
- « alerter sur les dangers du glyphosate »,
- « combattre l'agriculture intensive, pour une agriculture écologique et paysanne »,
- « c'est plus fort qu’une pétition »,
- « il faut une pression des citoyens plus forte que celle des industriels »,
- « je fais ça pour l'avenir et nos petits-enfants ».
Ces motivations sont en tout cas fondées : sur les études similaires déjà menées dans les autres régions, 100% des participants possédaient du glyphosate dans leur organisme. Et s’il n’est encore possible d'affirmer l'exacte corrélation entre cette substance présente dans notre corps et le développement d'un cancer, de plus en plus d’associations de défense de l'environnement et de citoyens montent au créneau pour faire changer de cap, en rejetant certains produits alimentaires, en fonction de leur composition, retrouver un véritable pacte agricole, avec des produits plus sains.
Et maintenant, quelles suites ?
Les participants de l'opération se réuniront en septembre et décideront s’ils portent plainte contre les fabricants des pesticides ainsi que contre l'Etat, qui a donné son feu vert pour la vente de ces produits.
Pour sa part, Emmanuel Macron est revenu sur son interdiction d'interdire le Roundup d'ici 2021.
En France, plusieurs milliers de plaintes ont déjà été déposées devant la justice.