« No parking, no business », ce dogme des années 50 est la cause de la création des zones commerciales, de l’étalement urbain, de plus de parking, de l’artificialisation des terres agricoles. Car, à cette époque, l'avenir est à l'automobile et les sociétés de distribution s'implantent en périphérie des villes, là où le tarif du foncier est plus abordable et permet donc une superficie beaucoup plus importante.
A cette époque, le trafic est encore peu dense et le pétrole bon marché... et les villes se transforment pour le tout automobile.
La conséquence aujourd’hui, c’est que le commerce de proximité, du centre-ville en particulier, se porte mal, les villes sont engorgées et polluées, les cheminements piétons réduits et la circulation dangereuse... Ce phénomène a été très bien décrit par des auteurs tels que Olivier RAZEMON (Comment la France a tué ses villes / 2017) ou Franck GINTRAND (Le jour où les zones commerciales auront dévoré nos villes / 2018).
Et pourtant paradoxalement, l'idée qu’il faut du parking pour faire du chiffre d'affaires et que le trafic routier permet le commerce fait toujours fureur, notamment chez les commerçants, alors que cette règle inventée il y a maintenant 70 ans a pris un sacré coup de vieux.
Aujourd’hui, il existe un décalage entre la perception des commerçants et la réalité des consommateurs. Les commerçants surestiment trop la part de leurs clients venant en voiture, alors que les habitants ont un besoin de respirer, de marcher, de convivialité, d’espaces publics sécurisés et confortables.
Le développement des modes de déplacements actifs, la généralisation de zones 30, la création d’un environnement de qualité sont quelques-uns des facteurs les plus importants qui attireront les visiteurs dans les centres-villes.
Un centre-ville agréable à pratiquer donnera l’envie aux populations de s’y rendre et d’y rester le plus longtemps possible.
Un parc de stationnement plus restreint mais bien géré, peut aider à augmenter le nombre de visiteurs venant dans le centre-ville et ainsi aider les commerces et les services. Alors qu’ajouter des places de parking engendre une augmentation de la congestion et participe à rendre les hypercentres répulsifs de par l’engorgement inévitable.